Médiation animale - Jackpot le chien

Naissance & essence du projet

C’est en octobre 2020 qu’un programme de médiation animale voit le jour dans le service des Activités thérapeutiques médiatisées (ATM) du pôle Rive Droite Nord Est du CH Gérard Marchant. Porté par Audrey Peyrot, ergothérapeute, il est le fruit d’un constat simple : la demande des patients. En effet, au cours de leur hospitalisation, nombre d’entre eux exprime un attachement et/ou un manque aux animaux et notamment à leurs propres compagnons de vie. C’est pourquoi, afin de répondre à cette demande et de combler ce manque certain de lien, l’équipe des ATM a souhaité la mise en place de séances de thérapie assistée par l’animal.

Au début financé à part entière par l’hôpital via le budget alloué au pôle, d’autres financements ont suivi permettant ainsi le développement du projet de manière significative. Par le biais de l’association Menthalo, qui est gérée bénévolement par des professionnels de l’établissement, le projet a pu recevoir le soutien de l’association de prévoyance santé (ADPS – Allianz) à hauteur de 4 000€ (soit 50 séances) et de la fondation de la Banque Populaire Occitane à hauteur de 6 700€ (soit plus de 80 séances).

Puis en 2022, dans le cadre de l’appel à projets « Médiation animale pour personnes en situation de handicap ou en maladie longue durée » d’Adrienne et Pierre Sommer, le projet déposé par les ATM a été sélectionné et l’hôpital a bénéficié d’un soutien à hauteur de 12 500€ (soit plus de 150 séances).

Une articulation ambitieuse

Ce projet est mené en collaboration avec l’Association Française de Thérapie Assistée par l’Animal dont la vision se veut professionnelle et thérapeutique. En effet, toutes les personnes qui y interviennent sont issues des professions médicosociales et les chiens, uniquement des Golden Retrievers, sont spécialement éduqués pour intervenir auprès de personnes en situation de handicap. Leur suivi est rigoureux, avec des bilans vétérinaires trimestriels et la délivrance de certificats de bonne santé.

Ainsi, depuis le début du projet, Audrey Peyrot travaille avec Sophie Jalade, ergothérapeute et zoothérapeute, et Jackpot, chien médiateur. Ensemble ils proposent chaque année 2 sessions de 3 mois. Chacune étant composée de 3 ou 4 groupes de maximum 3 patients qui bénéficient de 12 séances et d’une sortie thérapeutique en fin de session. Au total c’est donc une vingtaine de patients qui participe chaque année à la thérapie assistée par l’animal. La durée de 3 mois ayant été définie conjointement avec l’intervenante afin de tirer le maximum de bénéfices pour les patients tout comme la fréquence hebdomadaire des séances qui vise à poser un rythme et apporter un repère temporel.

Ainsi, une fois par semaine, une mise en relation des patients en hospitalisation complète, souffrant majoritairement de psychoses et de troubles de l’humeur, avec Jackpot est organisée.

Développer une méthode thérapeutique fondée sur l’échange positif entre l’homme et l’animal, annexé à l’action non jugeante de ce dernier, permet l’atteinte de nombreux objectifs (à individualiser en fonction des spécificités et attentes de chaque patient) : motiver le suivi de la prise en soins, renforcer l’adhésion aux soins, favoriser l’alliance thérapeutique et le bien-être de la personne, maintenir et/ou développer les facultés cognitives et/ou physiques, resocialiser, réadapter, développer l’autonomie, responsabiliser le patient, évoluer à l’extérieur du pavillon, favoriser les interactions sociales, favoriser l’expression et la gestion des émotions, entretenir et/ou développer les capacités sensorielles…

De plus, la sortie thérapeutique proposée en fin de session permet d’accompagner les patients (majoritairement en hospitalisation longue durée) hors les murs et d’accéder ainsi à la cité. La thérapie assistée par l’animal devenant un soutien à la participation à la vie réelle.

Une méthode qui fait ses preuves

Depuis l’arrivée de Jackpot, le constat est sans appel. La thérapie assistée par l’animal apporte des bénéfices aux patients. Ils sont en demande constante de séance et de contact avec l’animal, demandent régulièrement de ses nouvelles et sont soucieux de son bien-être. Cette activité est aujourd’hui un repère important pour les patients.

Le bilan dressé est donc très positif puisque les objectifs thérapeutiques ont été atteints voir dépassés. En effet, cette activité a notamment permis :

  •  La prise en soins de patients qui refusaient toutes les autres, ou qui avaient de grandes difficultés à s’investir dans un atelier ;
  •  La réalisation d’un travail autour des interactions et de la relation à l’autre ;
  •  Une meilleure expression des émotions ;
  •  Le développement de l’autonomie et de la responsabilisation;
  •  Le maintien d’un lien avec la cité et avec les animaux ;
  •  Le soutien du plaisir, de la satisfaction et du bien-être des patients.

En tout, et depuis 2020 plus de 200 séances ont été réalisées et le financement accordé (tous confondus) permet à Audrey Peyrot de l’équipe des ATM de continuer à en dispenser jusqu’en décembre 2024.

À noter que cette activité thérapeutique novatrice vient compléter l’offre plurielle des ATM visant à s’adapter aux différents troubles des patients du CH Gérard Marchant et proposer ainsi une approche personnalisée.

Un nouveau projet de médiation animale devrait voir le jour en fin d’année suite à l’arrivée de nouveaux animaux (ânes et chevaux). Cette dernière s’inscrivant dans la démarche RSE du CH Gérard Marchant et de l’écopâturage déjà mis en place avec des moutons. Ce projet pourra également faire l’objet d’une recherche scientifique. Plus d’informations à venir.