Un espace « Snoezelen » pour les patients de l’UHSA de l’hôpital Gérard Marchant : une grande première !

Depuis la fin d’année 2022, un espace « Snoezelen », lieu d’apaisement, de stimulation et de sensorialité, est proposé à certains patients de l’UHSA du Centre hospitalier Gérard Marchant. Une initiative novatrice qui répond à une véritable démarche thérapeutique. 

L’approche « Snoezelen » en quelques mots
Ce terme est né de la contraction de deux verbes néerlandais « snuffelen » et « doezelen ». Le premier signifie renifler, flairer et présente une dimension active, de découverte, de curiosité et de stimulation. Le second, au contraire, renvoie à une idée de calme, de sérénité et de détente puisqu’il se traduit comme somnoler, estomper, adoucir…

Cette approche fait référence à un accompagnement bienveillant et proche des personnes, dans un espace particulier qui propose des stimulations sensorielles visant la contenance et la sécurité psycho-corporelle.
Née en 1966 et proposée à des adultes handicapés en Hollande, elle s’est développée ensuite en Belgique puis en Australie mais uniquement pour la prise en charge du handicap. En 1986, en France, le « Snoezelen » trouve ses premiers utilisateurs dans les structures accueillant des adultes polyhandicapés puis dans les services de gérontologie. Aujourd’hui, cette approche se propose également en psychiatrie ainsi que dans les structures pour jeunes enfants.

La naissance du projet
C’est en 2020 que naît le projet au sein de l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée (UHSA) du Centre hospitalier Gérard Marchant. Le souhait de l’équipe est de créer un espace apaisant, conçu pour stimuler les sens au travers d’effets variés : lumières, couleurs, musiques, parfums, textures …
L’objectif est d’adapter la séance au moment précis où se trouve le patient car il s’agit d’un espace de liberté où il choisit son rythme au grès de ses désirs, ressentis, besoins. Cette médiation thérapeutique présente plusieurs objectifs : 
•    Favoriser la détente corporelle et la relaxation ;
•    Permettre la détente aussi bien physique que psychique ; 
•    Multiplier les expériences sensori-motrices, spatiales, corporelles, proprioceptives ;
•    Proposer un espace calme, détendu où le sentiment de confiance et de sécurité est présent ; 
•    Diminuer les angoisses, les troubles du comportement et l’agressivité ; 
•    Entrer en relation avec l’autre et son environnement dans un cadre sécurisant ; 
•    Découvrir de nouvelles sensations ; 
•    Faire re-naître le désir d’être, d’être avec et non plus d’être à côté simplement ; 

En 2021, l’écriture du projet débute et un financement de 3 000€ est demandé à la Fondation de France pour l’achat de matériels et la réalisation de travaux. Depuis l’obtention de ces fonds, le Centre hospitalier a pu acheter du matériel spécialisé et adapté (colonne à bulles, miroirs, projecteurs, CD, tapis, coussins, diffuseur d’huiles essentielles …) et réaliser des travaux, de peinture et de pose de sol, visant à transformer l’ancienne salle TV de l’UHSA en espace « Snoezelen ». 

Aujourd’hui & demain ? 
L’année 2022 a donc été, en grande partie, consacrée à la réfection de la pièce et c’est en fin d’année, au mois de novembre, que l’accompagnement « Snoezelen » débute véritablement. 

Aux commandes, Lucile Duchene, psychomotricienne déjà formée à cette approche et Mariannick Blanchet, psychologue dont la formation sera dispensée prochainement. Un atelier thérapeutique est donc actuellement proposé chaque semaine pour accueillir plusieurs patients dans cet espace. 
Les patients pouvant en bénéficier sur indication décidée lors des réunions cliniques pluridisciplinaires de l’équipe de l’UHSA. 
À ce jour, deux patients, dont les axes de travail sont différents (stimulation sensorielle pour l’un et apaisement pour l’autre), en bénéficient et expriment un retour très positif. 
À terme, il est prévu de faciliter l’accès à cette pièce notamment aux patients en phase d’agitation ou de risque de passage à l’acte, comme un espace d’apaisement, tel que préconisé par les travaux d’alternative à l’isolement et à la contention. 


Ce projet novateur dans le secteur de la psychiatrie répond à un engagement pluridisciplinaire, dont celui du Dr Anne-Hélène Moncany, Chef du pôle de psychiatrie et conduites addictives en milieu pénitentiaire du CH, pour qui, il est fondamental « que ce genre d’outils se développe pour permettre une évolution dans la prise en soin des patients ».