Quinzaine franco allemande 2022

Contexte & acteurs

Composée des Drs Aziga Billot, Julien Da Costa, Anne-Hélène Moncany, Maxime Védère et Mme Julie Malaterre, cette délégation toulousaine était accompagnée du Dr Radoine Haoui, chef de pôle de psychiatrie au Centre hospitalier de Béziers et coordonnateur national du Groupe Opérationnel de Psychiatrie et du Dr Christophe Schmitt, pédopsychiatre à Metz et Président de la Conférence Nationale des Présidents de Commission Médicale d’Etablissement. 

Cette action s’inscrivait dans le cadre d’un partenariat mis en place en 2021 avec la Fondation La Dépêche. À cette fin, une journée d’échanges s’était tenue à l’auditorium du Centre hospitalier Gérard Marchant le 11 octobre 2021, sous l’impulsion de son directeur, Bruno Madelpuech et de Marie-France Marchand-Baylet, présidente de la Fondation La Dépêche. Cette journée, riche en échanges, avait permis d’évoquer des sujets comme la prise en charge des personnes détenues et les dispositifs de droit commun d’accès aux soins en santé mentale (soins libres et soins sans consentement). L’envie de poursuivre ces échanges grâce à la visite d’une délégation française en Allemagne s’était alors imposée comme une évidence. 


Objectifs & axes d’amélioration des pratiques professionnelles existantes

Organisée du 20 au 22 novembre 2022 durant la quinzaine franco-allemande, cette visite présentait plusieurs objectifs. 
Parmi eux, la volonté de renforcer les liens partenariaux entre les deux institutions que sont le Centre hospitalier Gérard Marchant et LVR-Klinik Bonn. 
En effet, lors de cette visite, des échanges informels sur le système de soins psychiatriques ont permis de penser les apports et limites des systèmes français et allemands et les liens établis en 2021 se sont retrouvés renforcés par cet événement. Aux échanges professionnels s’est ajoutée la découverte de la culture allemande à travers la visite de la ville de Bonn chargée tant sur le plan politique (ancienne capitale de la République Fédérale d’Allemagne) que sur le plan culturel.

La délégation française a également pu participer à une journée d’échanges à destination des professionnels de santé de la LVR-Klinik de Bonn autour de thématiques ayant fait l’actualité des derniers mois. Les questions de prise en charge du psychotraumatisme et de la prise en charge psychiatrique des personnes migrantes ont ainsi été évoquées de façon bilatérale par les intervenants français et allemands.

Les membres de l’EPL ont aussi eu la chance de visiter le site de la LVR-Klinik de Bonn, spécialisée dans la prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux afin de s’inspirer des bonnes pratiques locales et de les mettre à profit pour les usagers de la psychiatrie sur le territoire de la Haute-Garonne.
En effet, ce site se trouve à quelques mètres du centre-ville de Bonn et semble bien desservi par le réseau de transport en commun. Cette facilité d’accès permet ainsi aux usagers comme à leur entourage de pouvoir se rencontrer et de maintenir des liens avec la cité.
De plus, les usagers allemands ont la possibilité d’avoir un accès diversifié à de nombreuses activités visant à permettre un rétablissement psychosocial de bonne qualité (atelier menuiserie, présence d’un gymnase pour pratiquer une activité physique, entretien des espaces verts…). Ce dispositif étant assez proche de celui proposé par les appartements thérapeutiques au sein du site principal de la clinique. Ce rapprochement géographique avec les unités d’admission semble permettre l’évolution des patients au sein de différents espaces de prise en charge et d’assurer une certaine réactivité d’adaptation de la prise en charge des usagers en fonction de leur évolution clinique. Ce dispositif vise en outre à travailler autour de la réautonomisation des usagers à travers, notamment, l’existence d’une cuisine partagée et la présence d’une équipe soignante au quotidien.
Aussi, les unités d’admission ont mené un réel travail de réflexion autour de l’accueil des patients ainsi que sur leur repérage quant au fonctionnement de chaque unité. A l’entrée du service est installé un trombinoscope présentant chaque membre de l’équipe soignante, et les prénoms des soignants en poste sont affichés chaque jour. En outre, les règles de vie propre à chaque unité font l’objet d’un affichage au sein de chaque salle commune. Enfin, des boissons chaudes sont en libre accès au sein des salles communes de chaque unité. 
Enfin, l’architecture des chambres d’isolement (appelée chambre d’apaisement en Allemagne) a attiré l’attention : en effet, les patients faisant l’objet d’une mesure d’isolement ont la possibilité d’avoir un accès à la télévision ainsi qu’à de la musique grâce à un écran tactile sécurisé. L’ensemble de ces chambres revêt des couleurs apaisantes ainsi qu’un revêtement molletonné ayant pour fonction une hypostimulation ainsi que la prévention d’un dommage auto-agressif. Le recours aux pratiques de contention semble moindre qu’en France même si notre équipe n’a pu avoir accès à des données chiffrées à ce sujet. Par ailleurs, chaque chambre d’isolement donne vue sur un poste de soin spécifiquement prévu à cet effet, permettant d’assurer une meilleure surveillance clinique des patients placés. 


Il est nécessaire de rappeler l’importance et la pertinence de réaliser de tels liens dans un souci d’amélioration constante des pratiques professionnelles.
Enfin, la direction du Centre hospitalier Gérard Marchant accompagnée des membres de l’Espace de Psychiatrie Légale souhaitent remercier la Fondation La Dépêche ainsi que la Direction Générale de la LVR-Klinik Bonn pour leur appui logistique, financier et humain ayant permis que cette action se déroule dans les meilleures conditions. Un remerciement particulier au Dr Bouville et au Dr Schormann, médecin chef à la LVR-Klinik de Bonn, pour leur accueil chaleureux et bienveillant, ainsi qu’à toutes les équipes de soins.