Portrait Philippe Dubois

Bonjour, pouvez-vous nous expliquer quels ont été vos liens avec le Centre Hospitalier ? 
Bonjour ! Ça commence à devenir lointain maintenant mais ils ont duré ! J’ai fait toute ma carrière à l’hôpital Marchant en tant qu’infirmier, soit 40 ans ! De 1977 à 2017. Aujourd’hui, je suis retraité et je fais partie de l’Association des Amis du CHGM et de son Patrimoine.


Entretenez-vous une relation particulière avec le patrimoine de l’hôpital ? 
Evidemment, travailler 40 ans à un endroit ça laisse des traces. C’est pour ça que j’ai intégré l’association des Amis. J’ai une sensibilité certaine pour l’histoire, je m’intéresse aux vieux édifices… et le cadre à Marchant est quand même assez extraordinaire à ce niveau ! Malheureusement, je n’ai jamais vu la chapelle en état, et il y a toujours eu une crainte qu’elle disparaisse. Pourtant, c’est un lieu important pour note patrimoine, et aussi pour certains patients. Que cela ait été pour des raisons religieuses par le passé, ou bien parce qu’elle symbolise un refuge métaphysique comme l'expression de l'envahissement pathologique, peu importe, c’est un édifice qu’il faut que l’on restaure ! Sa dégradation est antérieure à l’explosion de l’usine AZF, même si cette dernière a aggravé la situation. Dans les années 70, une nouvelle chapelle avait été créée dans le parc de l’hôpital pour suppléer au fait qu’on ne pouvait plus l’utiliser. 


On imagine un début des travaux en 2023, selon vous à quoi pourrait ressembler la chapelle demain? 
Il faut absolument respecter l’architecture originale. Selon moi, il est important que la chapelle soit réinvestie comme monument historique. C’est bien d’y organiser des événements culturels tant que l’on ne transforme pas complètement son âme mais c’est un sacré pari ! On a toujours essayé de faire rentrer des gens de l’extérieur de l’hôpital pour les journées portes ouvertes etc et à chaque fois on a eu des difficultés. Ils gardent toujours pas mal d’appréhension qui les freinent à franchir la seuil. Dans les années 1980, on organisait des kermesses dans la cour d’honneur ; des célébrités connues au niveau national comme Marcel Amont et d’autres sont passées, et malgré cela il n’y avait pas foule ! L’hôpital psychiatrique fait toujours peur. Mais c’est pour ça que c’est important de continuer d’essayer à changer les regards et d’organiser des événements ouverts au public. Les mentalités changent après tout ! C’est essentiel de conserver la volonté de faire bouger les choses, d’autant plus dans le contexte actuel où l’hôpital est en manque de moyens !