Zomm plan chapelle

Au XIXe siècle, la psychiatrie est révolutionnée par les travaux du Dr Jean-Etienne Esquirol, grand aliéniste toulousain. Les « aliénés » comme on les appelle à l’époque, sont alors reconnus comme des malades et l’hôpital psychiatrique est inventé comme véritable « instrument de guérison ». Grâce à Esquirol, en 1838 une loi impose la création d’un asile public par département.


En Haute Garonne, les deux aliénistes Delaye et Marchant rédigent en 1850 un programme détaillant l’asile qu’ils souhaitent voir construire. L’architecte Jean Jacques Esquié s’appuie sur ce programme et c’est ainsi que naît l’asile de Braqueville qui sera rebaptisé plus tard Hôpital Gérard Marchant. Il est immédiatement reconnu comme un chef d’œuvre d’architecture et récompensé du 2e prix lors de l’exposition universelle de 1867.


L’établissement est parfaitement symétrique. Au cœur de la cour d’honneur centrale, une splendide chapelle s’inspirant de la célèbre église gothique des Jacobins de Toulouse vient parfaire cette symétrie minutieuse. La façade présente deux portes, l’intérieur deux nefs, pour séparer les malades hommes et femmes. Empruntant autant à l’art roman qu’à l’art gothique, cette chapelle fait partie intégrante du patrimoine toulousain dont elle partage le charme particulier que lui confère les pierres roses. Il s’agit d’une création savante et originale que l’on doit à la collaboration entre un architecte de renom et le célèbre peintre parisien Alexandre Denuelle, spécialiste de la peinture religieuse et ancien élève de l’architecte Duban, comme Jacques Esquié. Quoiqu’en plein cintre, ses baies rappellent celles de la fenêtre dite des Chanoines à la cathédrale Saint Étienne de Toulouse comme le remarque l’historienne de l’art Odile Foucaud.

Malheureusement la chapelle a été détériorée au fil de l’histoire de la région. Marquée par les bombardements en 1944, puis par l’explosion de l’usine AZF en 2001 notamment, elle est aujourd’hui dans un état alarmant.

 

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