Pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques sévères en prison, la période de la libération s’avère particulièrement à risques. L’équipe mobile transitionnelle facilitera la continuité des prises en charge dans cette période de transition du milieu carcéral vers le milieu libre.
L’étape de sortie de prison a pu être décrite comme un « choc de la libération » ou « choc de la sortie ». Le patient-détenu sortant de prison fait face à un cumul de problématiques matérielles, juridiques, administratives et psychologiques. La sortie se révèle alors bien souvent comme un parcours du combattant, source d’échecs et de récidives.
« Face à ce constat, nous souhaitons proposer une intervention dans un nouvel espace repéré comme fragile : celui qui précède et suit immédiatement la libération. » nous explique le Dr Anne-Helene MONCANY, chef du pôle de psychiatrie et conduites additives en milieu pénitenciaire, à l’initiative de ce projet.
L’équipe mobile transitionnelle (EMOT) qui devrait voir le jour au second semestre 2021 aura pour objectifs de :
- Prévenir les rechutes psychiatriques au moment de la libération en optimisant les parcours de soins et en facilitant le relai de prise en charge
- Lutter contre la précarisation, la stigmatisation et la discrimination de la personne souffrant de troubles psychiatriques sévères et sortant de prison.
- Limiter la récidive judiciaire précoce liée à une prise en charge insuffisante à la libération.
- Sensibiliser et informer les professionnels du soin en milieu ouvert sur les articulations santé-justice.
SANTE MENTALE EN PRISON
1 détenu sur 7 présenterait au moins un trouble psychiatrique sévère : trouble psychotique (4%- 7%) - trouble dépressif caractérisé (10-20%).
Les troubles de la personnalité concerneraient 65% des détenus.
L’abus de substances et d’alcool concernent selon les pays respectivement 10-48% et 18-30%.
Le suicide est 7 fois plus fréquent qu’en population générale.