Plan historique CH G. Marchant

L'asile, un instrument de guérison


La psychiatrie connaît une révolution au tournant du XIXe siècle. Les travaux d’Esquirol conduisent à la reconnaissance de « l’aliéné en tant que malade », mais aussi à la création d’un véritable « instrument de guérison » : l’asile (au sens de refuge). Ces travaux donneront lieu à l’adoption de la loi de 1838 qui viendra consacrer la création d’un asile public par département. Jean-Baptiste Delaye et Gérard Marchant, disciple d’Esquirol, établirent en mars 1850 le programme médical de l’asile à construire, base de travail pour les architectes. Jacques-Jean Esquié est choisi pour mener ce prestigieux chantier démarré en 1852. Pour son projet, il reçut le « 2e prix d’architecture » à l’exposition universelle de Paris en 1867.


La chapelle, une création savante et originale


Située sur l’axe principal dans la perspective de l’entrée monumentale, la chapelle est le point d’orgue de la symétrie parfaite dessinée par Esquié. Cette création savante et originale, cumule l’inspiration romano-gothique et classique aux motifs archéologiques régionaux dans une étonnante harmonie. Le plan à deux nefs contiguës, pour séparer les malades des deux sexes, réactualise celui de l’église des Jacobins de Toulouse.  Les baies à remplage rappellent celles de la cathédrale Saint-Etienne, un édifice qu’Esquié connait parfaitement car il en dirige la restauration. Il fit appel au célèbre peintre Alexandre Denuelle pour décorer l’intérieur de la chapelle. Ce spécialiste de la peinture religieuse, ancien élève de Duban, comme Esquié, a lui aussi travaillé sur la cathédrale.

Le projet


Située en plein cœur du centre hospitalier Gérard Marchant à Toulouse, la chapelle a été endommagée à plusieurs reprises, et dernièrement lors de l’explosion de l’usine AZF, le 21 septembre 2001. Faute de fonds, elle n’a pu, à ce jour, être rénovée.

L’hôpital envisage le projet de rénovation de manière progressive et évolutive. La priorité sera la mise en sécurité et l'ouverture de l’édifice au public afin qu’il découvre et s’approprie ce patrimoine ; la chapelle trouvera ainsi sa place dans le quartier en pleine mutation. La restauration se fera « en chemin », facilitant l’exploitation progressive du lieu pour des manifestations culturelles et artistiques, l’accueil d’évènements d’entreprises ou de collectivités. Les grandes étapes du projet sont les suivantes :

  • Intervention d’urgence pour stopper les désordres et mise aux normes afin de reprendre l’accueil d’expositions, de spectacles d’art vivant à l’intérieur, et les manifestations dans la cour d’honneur sous le magnifique cèdre du Liban. 
  • Interventions complémentaires pour restaurer l’édifice de manière pérenne et aménager un équipement confortable. A terme, le projet est de faire de la chapelle un lieu polyvalent tout en préservant l’identité originale et la vocation sociale des lieux. Le projet s’appuie sur le riche tissu associatif de l‘hôpital qui promeut déjà nombre d’activités pour les patients et le grand public et le dynamisme du quartier.
    Les va-et-vient itératifs entre le monument et le programme sont la clé pour révéler le potentiel de cette architecture unique.

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